Bienvenue ! Rétro, tendance ou futuriste, en bois, en plastique, en tissu, pour garçons et filles de la naissance à 8 ans, je vous invite, au fil des mois, à venir découvrir les jouets dans tous leurs états !

Les grandes sagas du jouet : Vilac

Nous sommes tous attirés par les jouets, ceux d’hier, ceux d’aujourd’hui,  mais que connaît-on de leur histoire ? Comment a-t-elle commencée ? Et grâce à qui ? Je vais donc vous raconter la saga des jouets de marque… 

Aujourd’hui une entreprise française : Vilac

Nous avons tous eu, petits et grands, une belle histoire d’amour avec ces sublimes jouets en bois colorés et laqués. Ils ont 104 ans de création derrière eux et n’ont pas fini de nous séduire ! 

 

L’histoire commence en 1911 à Moirans-en-Montagne (Jura) avec Narcisse Villet, un artisan en tournerie qui travaillait les types de bois de la région : aulne, buis, hêtre, charme. L’entreprise était alors un petit atelier de sifflets, quilles, bilboquets, crécelles, cordes à sauter, petits jouets.. 

Mexicain sur son âne, 1938-1940.

En 1951, ses fils Paul et Raymond reprennent l’atelier qui devient » Les Etablissements Villet Frères ». Ce sont eux qui commencent à produire des jouets inventifs, colorés, très différents des jouets traditionnels d’alors. Le savoir-faire particulier de la société porte sur le laquage des jouets au trempé (laquage Luxémail), technique jurassienne particulièrement rare ! Ce qui permettait le nettoyage du jouet et le protégeait de toutes rayures.

Voiture Ford R, 1960.

 

Et c’est dans les années 60 que la société change de nom et devient Vilac, la contraction de Villet et de laque.  

 

 En 1970, Vilac se positionne comme « le spécialiste du jouet en bois ». Mais la période 1975-1985 voit l’agonie des jouets en bois avec l’émergence des jeux électroniques. 

 

Le sauveur, celui qui a donné à Vilac sa renommée internationale actuelle, c’est Hervé Halgand (alors jeune diplômé de l’Ecole Supérieure des Arts Appliqués Duperré à Paris), qui rachète la société (au bord du gouffre), en 1985. De par son esprit créateur, ce tout nouveau directeur voit dans le jouet une manière de faire entrer l’Art dans les chambres d’enfants ! « C’est le design, dit-il, qui donne envie d’avoir un jouet, pas spécialement le fait qu’il soit en bois.

 S’entourant de designers, il revoit donc toute la collection et en sort d’admirables modèles avant-gardistes.

Hydravion 1987, Berline 1985, Moto 1986

Cependant, Hervé Halgand a une idée particulière en tête : concevoir des jouets d’artistes ! C’est pourquoi il fait appel à des créateurs, et pas des moindres, comme Keith Haring, Castelbajac, Hervé di Rosa, Calder…. Les résultats de ces jouets élitistes sont décoiffants mais remportent un très beau succès, car accessibles à tous ! 

Totem Castelbajac 1993, bascule Keith Haring 1993, chenille Hervé di Rosa 1994, poisson Calder 2003.

Jamais fatigué, toujours motivé, le PDG décide de faire connaître les jouets laqués au monde entier… en parcourant le monde entier !  C’est ainsi que Vilac devient le fournisseur officiel du Père Noël en Finlande, en ouvrant une boutique au parc d’attraction de Rovaniémi. Ouverture également d’une boutique Vilac au Japon.
 Et présence, bien sûr, dans les grands magasins du Canada, des Etats-Unis, de la Russie, du Qatar … 

Cerise sur le gâteau, c’est le frenchy 

Léon le chaton qui est choisi

comme mascotte du Pavillon France

à l’Exposition Universelle

de Shanghai en 2010.  

 

Vilac est également présent au MOMA de New York, donnant ainsi à l’entreprise l’image design, haut de gamme et de qualité qu’elle mérite.

 En 1990 et en 1994, les efforts d’Hervé Halgand sont récompensés : Vilac obtient  2 fois « l’Ourson de l’export » et les fameux jouets en bois laqués font fureur !!  Ils sont si modernes que certains modèles, comme Toby, existent toujours !

 Toby le chien, 1996.

 

Côté fabrication et depuis leur création, les usines de Moirans-en-Montagne réalisaient tous leurs jouets avec le bois provenant des forets jurassiennes. Mais en l’an 2000, pour des raisons d’économie, la moitié de la production est réalisée en Chine. Le PDG s’en explique   »Si l’on n’avait pas développé des gammes en Asie, nous n’aurions plus de production ici ».  » Tout ce que je gagne là-bas, je le réinvestis pour sauvegarder l’emploi et le savoir-faire « .

Enchaînant Grands Prix du Jouet et autres belles récompenses, Vilac en 2007, obtient le label « Entreprise du Patrimoine Vivant » une marque de reconnaissance de l’État, mise en place pour distinguer des entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence. Chapeau !

Etant allé jusqu’au bout de son rêve (et au-delà), Hervé Halgand décide de s’arrêter à l’aube de ses 60 ans. Le groupe est donc racheté par France Cartes en 2012. Le PDG, Laurent Weisbuch, « compte bien poursuivre ce partenariat avec les artistes qui ont fait de Vilac une entreprise reconnue dans le monde entier ». Pari tenu jusqu’à aujourd’hui…

Coup d’œil sur quelques nouveautés 2015 

Porte container (40 cm).

 

 

 Croc & Odile (21 cm) et voiture de course (16 cm).

 

Si l’envie vous prend (et je vous comprend !) de vous plonger dans l’univers Vilac, une seule boutique (à l’ancienne !) en France est entièrement dédiée à la marque : La boutique du Palais-Royal 9, rue de Beaujolais, Jardins du Palais Royal, 75001 Paris
 (Métro Palais-Royal).

 

Nostalgique des jouets de votre enfance ? une direction : l’insolite  Musée du Jouet ‪5, Rue du Murgin 39260, Moirans-en-Montagne.

 

 

Certaines photos sont extraites du beau livre « Vilac 100 ans de jouets en bois » par Dorothée Charles, Collection Les Arts Décoratifs. Indispensable si vous voulez en savoir (beaucoup) plus sur la fabuleuse histoire de Vilac.

 

Et, bien sûr, www.vilac.com

 Bientôt l’histoire de Petitcollin, fabricant de poupées, racheté et rattaché à Vilac par Hervé Halgand en 1995. 

 

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